La communauté des pisteu.r.se.s

empreintePigeonParticiper à une évaluation CyberTracker, c’est l’occasion de mesurer objectivement son niveau de connaissances et d’identifier les aspects du pistage dans lesquels on peut progresser : puis-je m’améliorer dans la reconnaissance des plumes ou des empreintes d’oiseaux ? Ai-je des progrès à faire dans l’identification des restes de repas ? Puis-je apprendre à mieux distinguer les allures de déplacement des animaux ?

 

Une évaluation est surtout une excellente occasion de rencontrer la communauté des pisteu.r.se.s et de se retrouver avec des gens qui partagent votre passion bizarre pour les déjections animales.

La diversité des niveaux au sein du groupe lors d’une évaluation crée une émulation stimulante. Elle permet aux pisteu.r.se.s d’échanger leurs astuces et leurs connaissances durant deux journées d’intense observation.

Lors de l’évaluation, 50 questions sont posées sur deux jours. Généralement, les questions sont posées par série de trois ou quatre, décomposées en « stations ». Une station est un endroit du milieu naturel dans lequel se déroule l’évaluation, où l’évaluateur a repéré une série de traces ou d’indices sur lesquels porteront ses questions. Chaque participant donne ses réponses, après quoi l’évaluateur explique quelles sont les réponses qu’il attendait et surtout les démontre, schéma à l’appui si nécessaire. C’est pourquoi l’évaluation est particulièrement instructive et pédagogique, indépendamment du résultat que l’on obtient au décompte final.
Si l’on a confondu l’empreinte d’un marcassin avec celle d’un chevreuil, les explications de l’évaluateur nous donneront des éléments tangibles et une véritable expérience de terrain pour ne plus les confondre à l’avenir.
Ainsi, l’expérience gagnée lors d’une évaluation, épargne beaucoup de tâtonnements et de frustrations que l’on peut rencontrer en tentant de progresser seul sans interlocuteur.

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Les évaluations créent également une dynamique positive dans la communauté locale de pisteu.r.se.s
et contribuent à élever le niveau global des pisteu.r.se.s du secteur où elles se déroulent.
Plus il y a de pisteu.r.se.s certifiés dans une région, plus la pratique du pistage se démocratise et avec elle la compréhension des applications de cette discipline. Ce qui permet progressivement de créer des opportunités d’emplois pour les pisteur.se.s dans des domaines concrets comme la surveillance d’écosystèmes, l’éco-tourisme, la thérapie forestière (sylvothérapie) ou la recherche scientifique.

Pister est inscrit dans nos gènes !

Nous faisons appel au quotidien aux outils que cette pratique ancestrale a construit dans nos sens et notre cerveau. Par exemple, lorsque nous lisons, nous sollicitons les mêmes zones du cerveau que celles mobilisées par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs pour déchiffrer les empreintes au sol et « lire » l’histoire écrite dans la terre et les herbes.
Selon Louis Liebenberg, inventeur du système « CyberTracker » le pistage serai même à l’origine de notre esprit scientifique :

« Le pistage spéculatif nécessite quant à lui de forger une hypothèse de travail, à partir d’une interprétation initiale des signes, d’une connaissance des comportements de l’animal et des conditions du terrain. Après avoir reconstruit hypothétiquement dans leur esprit les faits et gestes de l’animal, les pisteurs vont chercher des signes à des endroits où ils s’attendent à les trouver. Au lieu de suivre les empreintes, le pisteur spéculatif prédit les lieux où les traces pourront être trouvées. Sur des terrains difficiles, où les traces ne sont pas faciles à voir, cela rend le pistage bien plus rapide. (…) à l’inverse des pistages simple et systématique, le pistage spéculatif suppose une créativité scientifique fondée sur des raisonnements hypothético-déductifs. En ce sens, il constitue fondamentalement une nouvelle manière de penser. » (1)

Le pistage est donc une partie fondamentale de notre histoire et de notre présent, mais aussi très probablement de notre futur, car comme le dit le philosophe-pisteur Baptiste Morizot :

« Le pistage associé à d’autres pratiques, comme la cueillette sauvage, qui exigent une sensibilité très fine aux relations écologiques qui nous tissent ensemble dans des territoires vivants (…), inaugure un autre rapport au monde vivant, qui devient simultanément plus aventureux et plus accueillant : aventureux parce qu’il se passe plein de choses, tout se comporte, tout est un peu plus riche d’étrange, toute relation même au fond du jardin mérite d’être explorée ; et plus hospitalier parce que ce n’est plus de la nature muette et inerte dans un cosmos absurde, mais des vivants comme nous, vectorisés par des logiques vitales reconnaissables mais toujours énigmatiques, dont une part de mystère n’est jamais épuisable par l’enquête. » le pistage est avant tout « un art de rentrer chez soi » (2).

Bienvenue chez vous.
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(1) The Art of Tracking: The Origin of Science, Louis Liebenberg, 1990
(2) Sur la piste animale, Baptiste Morizot, Actes Sud, 2018

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