Le pistage, n’est pas magique !
Cela s’apprend patiemment à travers la pratique. Même si regarder un.e pisteu.r.se expert.e remonter une piste peut sembler magique, dans la mesure où nous ne comprenons pas nécessairement ce qu’il/elle fait, ni ne sommes témoins des longues années passées à apprendre et à acquérir ses compétences de pistage.
Personne ne naît pisteu.r.se et chacun.e a le potentiel de suivre et de trouver les animaux sauvages. Voici une révélation libératrice : qui que ce soit, indépendamment de son contexte d’origine, peut apprendre les techniques de pistage !
Avant de parler des bases du pistage, nous devons comprendre ce qu’est le pistage. Une analogie fréquente consiste à regarder les empreintes animales comme des lettres et des mots, pister serait comme lire un texte. Quand un enfant apprend à lire, le processus d’apprentissage commence par l’identification des caractères, dans le monde occidental, il s’agit principalement des voyelles et consonnes de l’alphabet. Les caractères sont assemblés pour former des mots, qui sont assemblés à leur tour pour former des phrases, les phrases forment des paragraphes, et ainsi de suite. Finalement c’est la capacité du/de la lect.eur.rice à identifier rapidement les caractères, les associer et interpréter le contexte dans lequel ils apparaissent qui détermine son apprentissage de la lecture. Lire c’est donc identifier, suivre et interpréter les caractères. Pour compléter cette analogie, pister c’est identifier, suivre et interpréter les traces et indices des animaux sauvages.
Il existe d’innombrables anecdotes à propos d’ancien.ne.s pisteu.r.se.s capables de suivre leur proie sur n’importe quel type de terrain ou dans l’obscurité totale et qui pouvaient dater les empreintes avec une étonnante précision. Mais il y a peu d’enregistrements vraiment fidèles des pisteu.r.se.s historiques ou des compétences historiques en pistage. Nous nous sommes donc tournés vers les pisteu.r.se.s du monde moderne dans le but de mieux comprendre ce qui fut et ce qui est possible sur le terrain. Nous avons eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires, d’être témoin de traques incroyables et nous sommes heureux d’affirmer que tout ce que nous avons vu sur le terrain semble faisable si l’on y consacre suffisamment de concentration et de pratique.
Le pistage était fondamental pour pouvoir chasser aux premiers temps de l’humanité (Liebenberg 2006) et il est toujours pratiqué aujourd’hui par les chasseurs-cueilleurs, les guides de chasse, les biologistes, les équipes de recherche et de secours, les soldats en opération et les enquêt.rice.eur.s judiciaires. De plus en plus, les gens pratiquent aussi le pistage d’animaux sauvages comme une forme d’éducation à l’environnement (Elbroch 2003) et pour en apprendre plus sur eux-mêmes (Young et Morgan 2006). Ce livre ne traite pas du « pourquoi » mais plutôt du « comment ». Nous essayons ici de composer un guide pratique et inspirant pour interpréter les traces et indices, suivre les pistes et trouver des animaux sauvages.
Ce qui est partagé dans ce livre est le savoir accumulé par ses auteurs ainsi que tous les savoirs qu’ils ont eu la chance de rencontrer à travers la communauté grandissante qui participe aux évaluations de CyberTracker. Le processus d’évaluation CyberTracker est divisé en deux parties : traces et indices (identification et interprétation) et la traque (interprétation avancée et recherche de l’animal). L’interprétation de traces et d’indices est fondamentale pour permettre une traque compétente, mais ce ne sont que les « lettres » et les « mots » nécessaires à la lecture. C’est sur la base de ce deuxième élément des évaluations CyberTracker, la traque, que ce livre se développe. Nous allons tenter de décrire ici tous les composants nécessaires à une traque efficace pour découvrir l’animal avec succès.
Pisteu.r.se.s des temps modernes
Louis raconte une histoire fabuleuse à propos de son premier voyage à LoneTree, un village reculé dans le centre du Kalahari. Louis avait pratiqué le pistage tout seul dans le but de développer les compétences nécessaires pour entamer une recherche sur le pistage tel que le pratiquaient les communautés San Bushmen. Il avait eu la chance de rencontrer un missionnaire qui travaillait à LoneTree lui ayant assuré qu’il y connaissait les meilleurs chasseurs et qu’il pourrait les présenter à Louis. Il dit à Louis que chaque semaine après la messe du dimanche l’un des hommes racontait toutes les chasses fructueuses de la semaine passée. Et le prêtre assura à Louis qu’il s’agissait systématiquement d’une impressionnante liste d’animaux.
Louis pris donc la direction de LoneTree à travers les routes sableuses qui s’enfonçaient profondément dans le bush. Comme promis, le prêtre présenta à Louis un vieux chasseur San, qui commença immédiatement à affirmer qu’il faisait partie des meilleurs. Il déroula la liste de tous les animaux qu’il avait chassés avec succès dans un passé récent. En conséquence, Louis demanda au chasseur si celui-ci serait d’accord pour l’emmener suivre une chasse dans le bush pour lui faire partager ses connaissances.
Le chasseur accepta, et déclara que son meilleur ami était aussi un des meilleurs chasseurs et qu’il voulait se joindre à eux. Louis accepta, enthousiaste à l’idée d’avoir deux potentiels maîtres pisteurs au lieu d’un seul.
En entendant cette conversation un jeune chasseur du nom de !Nate se rapprocha de Louis et demanda à se joindre à l’expédition. Il dit que si les aînés allaient lui enseigner le pistage, lui aussi aimerait apprendre. Louis accepta mais juste à ce moment, un ami de !Nate s’invita également dans la partie. Louis se sentait légèrement débordé quand un autre vieux San annonça que lui aussi avait besoin de se joindre au groupe. Son nom était !Nam!Kabe, et il dit que si les jeunes venaient, il faudrait qu’il vienne aussi pour vérifier qu’ils se tiennent correctement. C’était donc ainsi, le groupe était constitué et avec l’addition d’un interprète ils partirent tous le lendemain matin dans la partie sauvage du bush à l’est du village.
Louis raconta plus tard qu’il était évident dès le premier jour que les meilleurs chasseurs autoproclamés étaient inutiles sur le terrain mais que !Nam!kabe était un pisteur et chasseur incroyablement talentueux. !Nam, le fils de !Nam!kabe était également phénoménal. D’après Louis ce même schéma se répétait dans tous les villages San ou il travaillait. Il demandait qui étaient les meilleurs chasseurs puis il allait à la rencontre de ceux qui n’avaient pas parlé, qui ne se vantaient pas de leurs prouesses et de leurs succès, puis il leur demandait de le guider sur le terrain. Mark Elbroch
Titre original : PRACTICAL TRACKING A guide to following & finding animals
Auteurs : Louis Liebenberg, Adriaan Louw, Mark Elbroch
Traduction Française de l’introduction : Thomas Baffault
J’ai récemment eu le plaisir de retrouver Alban Cambe dans une de nos forêts d’île-de-France pour discuter pistage, CyberTracker, mais aussi navigation naturelle. C’était un entretient bien sympathique à la tombée de la nuit que je vous laisse découvrir dans cette vidéo :
Participer à une évaluation CyberTracker, c’est l’occasion de mesurer objectivement son niveau de connaissances et d’identifier les aspects du pistage dans lesquels on peut progresser : puis-je m’améliorer dans la reconnaissance des plumes ou des empreintes d’oiseaux ? Ai-je des progrès à faire dans l’identification des restes de repas ? Puis-je apprendre à mieux distinguer les allures de déplacement des animaux ?
La diversité des niveaux au sein du groupe lors d’une évaluation crée une émulation stimulante. Elle permet aux pisteu.r.se.s d’échanger leurs astuces et leurs connaissances durant deux journées d’intense observation.
Lors de l’évaluation, 50 questions sont posées sur deux jours. Généralement, les questions sont posées par série de trois ou quatre, décomposées en « stations ». Une station est un endroit du milieu naturel dans lequel se déroule l’évaluation, où l’évaluateur a repéré une série de traces ou d’indices sur lesquels porteront ses questions. Chaque participant donne ses réponses, après quoi l’évaluateur explique quelles sont les réponses qu’il attendait et surtout les démontre, schéma à l’appui si nécessaire. C’est pourquoi l’évaluation est particulièrement instructive et pédagogique, indépendamment du résultat que l’on obtient au décompte final.
Si l’on a confondu l’empreinte d’un marcassin avec celle d’un chevreuil, les explications de l’évaluateur nous donneront des éléments tangibles et une véritable expérience de terrain pour ne plus les confondre à l’avenir.
Ainsi, l’expérience gagnée lors d’une évaluation, épargne beaucoup de tâtonnements et de frustrations que l’on peut rencontrer en tentant de progresser seul sans interlocuteur.
Les évaluations créent également une dynamique positive dans la communauté locale de pisteu.r.se.s
et contribuent à élever le niveau global des pisteu.r.se.s du secteur où elles se déroulent.
Plus il y a de pisteu.r.se.s certifiés dans une région, plus la pratique du pistage se démocratise et avec elle la compréhension des applications de cette discipline. Ce qui permet progressivement de créer des opportunités d’emplois pour les pisteur.se.s dans des domaines concrets comme la surveillance d’écosystèmes, l’éco-tourisme, la thérapie forestière (sylvothérapie) ou la recherche scientifique.
Nous faisons appel au quotidien aux outils que cette pratique ancestrale a construit dans nos sens et notre cerveau. Par exemple, lorsque nous lisons, nous sollicitons les mêmes zones du cerveau que celles mobilisées par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs pour déchiffrer les empreintes au sol et « lire » l’histoire écrite dans la terre et les herbes.
Selon Louis Liebenberg, inventeur du système « CyberTracker » le pistage serai même à l’origine de notre esprit scientifique :
« Le pistage spéculatif nécessite quant à lui de forger une hypothèse de travail, à partir d’une interprétation initiale des signes, d’une connaissance des comportements de l’animal et des conditions du terrain. Après avoir reconstruit hypothétiquement dans leur esprit les faits et gestes de l’animal, les pisteurs vont chercher des signes à des endroits où ils s’attendent à les trouver. Au lieu de suivre les empreintes, le pisteur spéculatif prédit les lieux où les traces pourront être trouvées. Sur des terrains difficiles, où les traces ne sont pas faciles à voir, cela rend le pistage bien plus rapide. (…) à l’inverse des pistages simple et systématique, le pistage spéculatif suppose une créativité scientifique fondée sur des raisonnements hypothético-déductifs. En ce sens, il constitue fondamentalement une nouvelle manière de penser. » (1)
Le pistage est donc une partie fondamentale de notre histoire et de notre présent, mais aussi très probablement de notre futur, car comme le dit le philosophe-pisteur Baptiste Morizot :
« Le pistage associé à d’autres pratiques, comme la cueillette sauvage, qui exigent une sensibilité très fine aux relations écologiques qui nous tissent ensemble dans des territoires vivants (…), inaugure un autre rapport au monde vivant, qui devient simultanément plus aventureux et plus accueillant : aventureux parce qu’il se passe plein de choses, tout se comporte, tout est un peu plus riche d’étrange, toute relation même au fond du jardin mérite d’être explorée ; et plus hospitalier parce que ce n’est plus de la nature muette et inerte dans un cosmos absurde, mais des vivants comme nous, vectorisés par des logiques vitales reconnaissables mais toujours énigmatiques, dont une part de mystère n’est jamais épuisable par l’enquête. » le pistage est avant tout « un art de rentrer chez soi » (2).
(1) The Art of Tracking: The Origin of Science, Louis Liebenberg, 1990
(2) Sur la piste animale, Baptiste Morizot, Actes Sud, 2018
Apprenez à suivre des empreintes sur le terrain avec l’objectif de trouver et d’observer l’animal qui les a faites, tout en restant inaperçu. (Inscriptions ici)
La pratique de la traque forge une connaissance profonde du paysage local et construit l’assurance nécessaire pour suivre une piste quelle que soit la nature du terrain.
La traque développe l’acuité sensorielle et l’aptitude à la furtivité lors de déplacements silencieux en petits groupes dans un environnement naturel.
Le stage se déroule sur deux ou trois jours, entièrement en extérieur en forêt. Il permet de préparer, pour celles et ceux qui le souhaitent, le passage d’une évaluation CyberTracker spécialisée en traque (trailing).
Une évaluation « traque » permet d’estimer la capacité du pisteur ou de la pisteuse à suivre la piste d’un animal en particulier ou d’un groupe d’animaux sur le terrain, d’évaluer la capacité du pisteur ou de la pisteuse à interpréter le comportement de l’animal au fil de la piste et à le localiser.
Localiser l’animal implique de le trouver, de l’approcher à une distance raisonnable, de l’observer et de s’en éloigner sans l’alerter.
Les espèces traquées lors d’une évaluation dépendent de la zone géographique et sont également fonction de la difficulté du substrat de chaque terrain. Il s’agit le plus souvent de grands ongulés (chevreuil, cerf, daim, sanglier…) et parfois de grands carnivores (ours, loups).
Les pistes humaines sont utilisées occasionnellement pour les candidats de niveau 1 ou en combinaison avec des pistes animales selon les contraintes locales ou météorologiques.
Formateur :
John Rhyder
John est un naturaliste accompli et pisteur certifié d’animaux sauvages. Avant d’enseigner le bushcraft (savoirs-faire liés à la vie dans les bois) en tant que chef instructeur pour Ray Mears puis de créer sa propre école en Angleterre Woodcraft school, John a enseigné l’arboriculture, la protection de l’environnement et la gestion des espaces naturels.
Il a obtenu une certification CyberTracker de pisteur animalier senior, ce qui le place comme le pisteur le plus diplômé d’Europe du Nord. John est aussi qualifié en tant qu’évaluateur track and sign (empreinte et signe), l’un des deux seuls à pouvoir décerner une certification dans ce domaine en Europe du Nord.
John possède un diplôme universitaire en identification d’espèces et relevés biologiques spécialisé en mammifères, reptiles, chauves-souris, champignons, plantes des bois et arbres. Il a un intérêt particulier pour la connaissance des plantes, particulièrement pour l’ethnobotanique et il est compétent dans nombre d’usages traditionnels des plantes, arbres et champignons, depuis le travail de l’écorce jusqu’à la cuisine sauvage et la fabrication d’arcs.
C’est un formateur passionné et généreux, très inspirant.
l’évaluation CyberTracker permet aux pisteurs français (et étrangers) qui le souhaitent, de faire valider leurs compétences suivant un processus de notation rationalisé qui a déjà fait ses preuves ailleurs dans le monde, depuis plus de 30 ans.
La finalité est de donner une lecture plus claire du niveau de compétence de chaque pisteur, à travers un test objectif de fiabilité établi par un comité de pisteurs qualifiés. Cette reconnaissance vise à favoriser l’emploi de pisteurs pour utiliser leur savoir-faire dans des domaines aussi variés que la recherche et le secours, le comptage d’espèces ou l’écotourisme.
Pour en savoir plus sur le déroulement d’une évaluation CyberTracker ici
Evaluateurs
René Nauta est le fondateur avec sa femme Beke Olbers de l’une des plus grandes écoles de bushcraft (savoir-faire liés à la vie dans les bois) aux Pays-Bas, ExtraBushcraft. Depuis 1997, leurs programmes et expéditions se déroulent en Hollande et dans plusieurs pays du monde, dont la Namibie avec les pisteurs San.
René est un pisteur passionné, il a passé son premier examen CyberTracker en 2012 et a depuis participé à de nombreuses formations et évaluations à travers le monde : Espagne, Angleterre, Allemagne, Etats-Unis.
En 2014, il est devenu pisteur spécialiste et a alors décidé de devenir également examinateur. Ce qu’il a réussi en 2018 au terme d’un parcours qui l’a notamment mené au contact des maîtres pisteurs que sont les San Bushmen de Namibie. René est très impliqué dans le développement du système CyberTracker en Europe et plus largement dans la transmission et la préservation de cet art ancestral qu’est le pistage.
Il est l’auteur d’un livre sur les empreintes animales paru en mai 2019.
Sa joie d’arpenter les bois est très communicative, c’est un observateur extrêmement affuté qui partage avec bonheur les centaines de détails qu’il remarque à chaque instant.
John Rhyder est un naturaliste accompli et pisteur certifié d’animaux sauvages. Avant d’enseigner le bushcraft (savoirs-faire liés à la vie dans les bois) en tant que chef instructeur pour Ray Mears puis de créer sa propre école en Angleterre Woodcraft school, John a enseigné l’arboriculture, la protection de l’environnement et la gestion des espaces naturels.
Il a obtenu une certification CyberTracker de pisteur animalier senior, ce qui le place comme le pisteur le plus diplômé d’Europe du Nord. John est aussi qualifié en tant qu’évaluateur track and sign (empreinte et signe), l’un des deux seuls à pouvoir décerner une certification dans ce domaine en Europe du Nord.
John possède un diplôme universitaire en identification d’espèces et relevés biologiques spécialisé en mammifères, reptiles, chauves-souris, champignons, plantes des bois et arbres. Il a un intérêt particulier pour la connaissance des plantes, particulièrement pour l’ethnobotanique et il est compétent dans nombre d’usages traditionnels des plantes, arbres et champignons, depuis le travail de l’écorce jusqu’à la cuisine sauvage et la fabrication d’arcs.
C’est un formateur passionné et généreux, très inspirant.
Le stage se déroule sur 3 journées en extérieur (forêt, prairies, zones humides…) accompagné par un formateur CyberTracker, certifié spécialiste track and sign (traces et indices). Il couvrira un maximum d’indices de présence animale allant des insectes aux plus gros mammifères en passant par les oiseaux et les petits rongeurs.
L’objectif de ce stage est d’acquérir un maximum d’outils de lecture de notre environnement pour se former et se perfectionner dans le pistage.
A la suite de ce stage vous pouvez vous inscrire à une session de certification sur deux jours, en présence d’un examinateur CyberTracker, également certifié spécialiste. A l’issue de la certification il vous sera remis une attestation CyberTracker Track and sign (traces et indices) niveau 1,2,3 ou professionnel, suivant votre pourcentage de bonnes réponses.
Formateurs :
John Rhyder
John est un naturaliste accompli et pisteur certifié d’animaux sauvages. Avant d’enseigner le bushcraft (savoirs-faire liés à la vie dans les bois) en tant que chef instructeur pour Ray Mears puis de créer sa propre école en Angleterre Woodcraft school, John a enseigné l’arboriculture, la protection de l’environnement et la gestion des espaces naturels.
Il a obtenu une certification CyberTracker de pisteur animalier senior, ce qui le place comme le pisteur le plus diplômé d’Europe du Nord. John est aussi qualifié en tant qu’évaluateur track and sign (empreinte et signe), l’un des deux seuls à pouvoir décerner une certification dans ce domaine en Europe du Nord.
John possède un diplôme universitaire en identification d’espèces et relevés biologiques spécialisé en mammifères, reptiles, chauves-souris, champignons, plantes des bois et arbres. Il a un intérêt particulier pour la connaissance des plantes, particulièrement pour l’ethnobotanique et il est compétent dans nombre d’usages traditionnels des plantes, arbres et champignons, depuis le travail de l’écorce jusqu’à la cuisine sauvage et la fabrication d’arcs.
C’est un formateur passionné et généreux, très inspirant.
René Nauta
est le fondateur avec sa femme Beke Olbers de l’une des plus grandes écoles de bushcraft (savoir-faire liés à la vie dans les bois) aux Pays-Bas, ExtraBushcraft. Depuis 1997, leurs programmes et expéditions se déroulent en Hollande et dans plusieurs pays du monde, dont la Namibie avec les pisteurs San.
René est un pisteur passionné, il a passé son premier examen CyberTracker en 2012 et a depuis participé à de nombreuses formations et évaluations à travers le monde : Espagne, Angleterre, Allemagne, Etats-Unis.
En 2014, il est devenu pisteur spécialiste et a alors décidé de devenir également examinateur. Ce qu’il a réussi en 2018 au terme d’un parcours qui l’a notamment mené au contact des maîtres pisteurs que sont les San Bushmen de Namibie. René est très impliqué dans le développement du système CyberTracker en Europe et plus largement dans la transmission et la préservation de cet art ancestral qu’est le pistage.
Il est l’auteur d’un livre sur les empreintes animales paru en mai 2019.
Sa joie d’arpenter les bois est très communicative, c’est un observateur extrêmement affuté qui partage avec bonheur les centaines de détails qu’il remarque à chaque instant.
« La première trace est le dernier maillon d’une chaîne. A l’autre extrémité, un être mystérieux s’agite. Un être qui, à chaque pas, se dévoile un peu plus, nous parle de sa vie. On peut presque le voir avant même de l’avoir approché. Empreinte après empreinte, le mystère s’éclaircit. Très vite, d’importants indices incitent à poursuivre. Ensuite, l’être qui remue là-bas à l’autre bout de la chaîne donne des détails si précis sur ses activités et sur lui-même qu’on a l’impression d’avoir affaire à un vieil ami. » Tom Brown, Le pisteur, Ed. Flammarion
Le pistage est inscrit dans notre ADN, aussi étonnant que cela puisse paraître il suffit de sortir du chemin et d’entrer dans une aire de végétation plus dense pour se retrouver spontanément sur une piste animale.
Comme les autres animaux, nous sommes naturellement économes de notre énergie et nous suivons prioritairement les parcours les moins accidentés et les moins enfrichés. Invariablement cela conduit nos pas dans les empreintes animales : dès que nous quittons les sentiers tracés par l’homme, nous entrons sur ceux tracés par les animaux !
Durant 95% de son existence sur Terre, notre espèce a vécu selon le mode de vie « paléolithique » c’est-à-dire une existence pré-agricole qui induisait une subsistance faite de chasse et de cueillette. Ces deux activités ont contribué à développer considérablement nos capacités d’observation, d’intuition, d’attention, de déduction et d’empathie.
10 000 ans plus tard, ce précieux héritage est toujours présent en nous, il ne demande qu’à être utilisé pour se réveiller.
Ces compétences ne nécessitent pas un entraînement intensif mais simplement un temps de qualité passé dans la nature.
En ouvrant le grand livre du pistage on ouvre en même temps le grand livre du naturaliste et plus on avance en tant que pisteur plus on ressent le besoin de progresser en botanique, en minéralogie, en ornithologie, etc… pour mieux suivre les pistes et comprendre les raisons de leurs courbes, de leurs cassures et de leurs croisements et pour mieux apréhender l’écosystème dans son ensemble. D’ou le terme de pistage holistique
Certains historiens avancent que notre esprit scientifique et la naissance de l’écriture seraient liés à notre pratique du pistage. Cette capacité à lire les histoires inscrites dans le sol, à formuler des hypothèses à partir de celles-ci, puis à les vérifier en poursuivant la lecture des signes et empreintes tout au long de la piste serait possiblement à l’origine de la science et de l’écriture.
Suivant cette supposition, les ateliers de pistage proposent un abécédaire pour conduire à la formation des premiers mots et des premières phrases des futurs poètes de la piste.